Pour l’univers de la formation, 2023 sera l’année de la tourmente ou du renouveau…
Tout d’abord, c’est l’ordonnance du 1er janvier 2022, obligeant les prestataires de formation d’être certifiés Qualiopi sur la base du Référentiel National Qualité, qui est venue perturber les mœurs et remettre de l’ordre d’un point de vue qualité des processus. S’il est plus difficile d’obtenir des fonds publics ou mutualisés, on peut néanmoins se rassurer que le processus étant mieux maîtrisé et de bonne qualité, la pédagogie et le contenu qui en découlent n’en sont que meilleurs.
Autre bouleversement, le portage Qualiopi et la soustraitance : en effet, les organismes proposant des formations sur le CPF, devraient pouvoir continuer à faire appel à la sous-traitance. Il est question néanmoins que leurs sous-traitants devront respecter les mêmes critères que ceux imposés par EDOF pour accéder au CPF, ce qui revient à être certifié Qualiopi…
Puis en octobre 2022, les organismes de formation ont dû se soumettre au respecter d’une nouvelle procédure pour se faire référencer sur Moncompteformation ; une instruction de dossier exigeante, structurée mais laborieuse.
Et pour faire face à de trop nombreuses fraudes, la Caisse de dépôts et les pouvoirs publics ont décidé d’officialiser le projet de reste à charge du CPF(compte personnel de formation) avec le principe du ticket modérateur. Ce projet représente une réelle vague de tourmente pour les organismes de formation qui avaient misés leur stratégie sur ce système de financement. Si les chômeurs en seront exemptés, les autres aspirants à la formation souhaitant monter en compétences devront désormais trouver d’autres voies de financement complémentaires, notamment via leur employeur, les OPCO, poleemploi…
En parlant de compétences, justement, en mars 2023 devrait être diffusée la mise à jour du Répertoire Opérationnel des Métiers et des Emplois, le ROME 4.0. Dans son récent et captivant webinaire, Catherine BEAUVOIS nous expliquait que l’ancienne version, ROME V3, se voulait être une nomenclature de métiers, répertoriant près de 7500 savoir-faire ; tandis que ROME 4.0 considère le sujet d’un autre point de vue, en rassemblant les compétentes dans 481 macro-compétences, transférables d’un métier à un autre ; on y voit là la volonté manifeste et salutaire de structurer la nomenclature des métiers, de normer et de renforcer les passerelles entre les différents métiers. Ces travaux devraient faire l’objet d’un test par Pôle emploi durant un an, depuis leur plateforme, sur l’application « Métier scope ».
Pour aller plus loin, il serait également envisagé de faire le pont entre les compétences étudiées dans les parcours scolaires, universitaires et professionnels, afin d’homogénéiser l’ensemble et favoriser les transitions. C’est donc un sujet de taille à suivre de près…
Enfin, la crise Covid-19 ayant mis en exergue la nécessité d’accélérer la digitalisation et l’hybridation des formations, la transformation de la formation et l’innovation pédagogique sont plus que jamais à l’ordre du jour ; au-delà du challenge, c’est une priorité.